vendredi 16 novembre 2012
Exposition de Karel DEMEL, Michel QUERIOZ et Claude WEISBUCH à THIONVILLE
Dialogue entre Karel Demel et Claude Weisbuch
sous l’œil attentif de Denis Theisse.
Extrait du RL du 16.11.2012
Quand
Jean-François Chassaing a évoqué la Biennale internationale de l’Estampe en
Lorraine, l’équipe du centre Jacques-Brel a aussitôt ouvert son agenda. « La
gravure a toujours trouvé sa place dans nos murs, répond Geneviève Jeandon, la
directrice. « Nous exposons le travail de Weisbuch depuis 1993, et Karel Demel
nous l’avons connu il y a trente ans quand nous avons fait l’acquisition de
gravures illustrant les chansons de Brel. Quant à Querioz, il présente une
nouvelle approche de la gravure ». Trois espaces, trois artistes. Ils étaient
tous là, hier en fin d’après-midi, à l’occasion du vernissage. Karel Demel, le
Tchèque. Celui qui s’est amouraché de Brel, qui a appris le français pour
comprendre toute l’émotion qui en émanait. Depuis, il étudie les textes
littéraires, avec une prédilection pour les poètes maudits, Baudelaire,
Apollinaire. De la lecture au dessin, il n’y a qu’un geste. Un signe. Ou
presque. La technique de Karel Demel est soignée, délicate, très travaillée. «
Car je vais rester longtemps avec le sujet que j’aime et je veux aller jusqu’au
bout. Je veux faire de mon mieux ». L’homme retrouve ses sujets de
prédilection, les religions, l’identité, l’amour. « On cherche toujours quelque
chose qui nous ressemble ». La quête. Celle que chantait Brel. Celle qui se
perpétue. Michel Querioz qui se définit dessinateur, peintre-graveur regarde
ses œuvres. Le Villeruptien se trace un parcours expérimental, pour se créer un
chemin. Parfois, il essaye d’écrire l’invisible, sur les photos gravées à la pointe
sèche. Michel Querioz travaille d’après nature, peinture, fusain, javel,
linographie… les techniques diffèrent, le paysage reste identique. « On y
recherche ses origines. Un voyage. » Lui, ce qui l’intéresse, « c’est de se
retrouver devant un lieu qui n’a pas changé depuis 150 ans. Les mêmes lumières
éclairent le tableau depuis des lustres. Et les miroitements sont magnifiques
». L’homme s’émerveille. Encore. « On recherche toujours l’œuvre qu’on voulait
faire et qu’on arrivera peut-être à faire un jour », reconnaît Claude Weisbuch
quand il évoque sa quête. Lithographies, peintures, dessins originaux sont là.
Son panthéon, ses musiciens, tout en mouvements, ne cessent de poursuivre la
symphonie d’une vie de création. Claude Weisbuch, ce Thionvillois de naissance
et de hasard, poursuit sa quête. « Heureusement, sinon il n’y a plus qu’à
s’arrêter ». Il évoque son travail, la gravure, « qui reste une œuvre
originale, même si elle a un multiple ». Il insiste, « Il ne faut pas oublier
que la gravure est un moyen de création avant d’être un moyen de reproduction
». L’homme est exigeant, évoque une pratique délicate qui ne supporte pas
l’erreur. S’avoue rarement satisfait. Sentiment partagé par ses deux confrères.
Pourtant si différents.
Dans
le cadre de la Biennale internationale de l’estampe en Lorraine, le centre
Jacques-Brel présente Estampes et gravures de Karel Demel, Michel Querioz et
Claude Weisbuch, jusqu’au 15 décembre.
Anne RIMLINGER --PIGNON. [journaliste au Républicain Lorrain]
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